Annulation judiciaire du permis de conduire

Une annulation du permis de conduire est décidée par un juge, suite à une infraction grave, c’est-à-dire que vous avez commis, sur la route, un acte interdit par la loi, puni d’une sanction pénale. Une fois passé le délai pendant lequel vous n’avez pas le droit de conduire tout véhicule à moteur, vous devrez repasser votre permis de conduire.

L’annulation du permis est différente d’une invalidation du permis de conduire. En effet, dans le 2e cas, une annulation administrative est prononcée à l’encontre d’un conducteur qui a perdu ses droits à conduire en raison d’un solde de points égal à 0. Une sanction judiciaire est inscrite dans votre casier.

Quelles sont les infractions qui entrainent une annulation judiciaire du permis de conduire et les sanctions associées ?

Selon la gravité de l’infraction commise ou en cas de récidive, l’annulation est soumise à la décision du juge ou est automatique

  • Alcool : si le taux d’alcool est égal ou supérieur à 0,8 g/l de sang ou 0,2 g/l si vous êtes en permis probatoire

    icone d'une cloche

    Décision du juge - 3 ans maximum.

  • Stupéfiants : 
    icone d'une cloche

    Décision du juge - 3 ans maximum.

  • Refus : de se soumettre aux tests d’alcool ou de stupéfiants ; ou refus d’obtempérer ; ou refus de restituer son permis de conduire après une suspension ou une annulation
    icone d'une cloche

    Décision du juge - 3 ans maximum.

  • Homicide et blessures involontaires : un accident ayant entrainé une incapacité totale de travail de plus de 3 mois ou homicide volontaire aggravé
    icone d'une cloche

    Automatique – 10 ans maximum. En cas de récidive possible interdiction de conduire définitive.

  • Refus d’obtempérer aggravé
    icone d'une cloche

    Automatique – 5 ans maximum.

Le prévenu risque également d’autres sanctions pénales : une peine de prison, une peine de travail d’intérêt général ou un stage de citoyenneté.
Des sanctions complémentaires sont également à prévoir : 

  • Confiscation du véhicule 

  • Peine de travail d’intérêt général

  • Peine de jour-amende

  • L’interdiction de conduire un véhicule à moteur, y compris un véhicule sans permis

  • L’obligation d’effectuer un stage obligatoire de sensibilisation à la sécurité routière  

  • L’obligation de conduire un véhicule obligatoirement équipé d’un dispositif homologué d’éthylotest antidémarrage pendant 5 ans maximum

À noter :  L’inscription à un stage obligatoire est à votre charge financière. Il peut être effectué partout en France.

Comment se déroule l’audience au tribunal correctionnel ?

  • Selon la nature de l’infraction, le prévenu peut passer en comparution immédiate.

  • Sinon, un avis d’audience lui est envoyé.

  • Le prévenu n’est pas obligé d’être présent à l’audience. Il n’est pas non plus obligé d’être représenté par un avocat. Le tribunal peut juger en son absence ou, s’il estime que la présence du conducteur est nécessaire, renvoyer l’affaire à une date ultérieure.

  • Si le juge prend une décision le jour de l’audience et que le prévenu est présent, il doit remettre son permis de conduire sur place. Les sanctions peuvent être appliquées immédiatement en cas de mesure d’exécution immédiate ou à la fin du délai de recours de 10 jours.

  • En cas d’absence du prévenu, les forces de l’ordre remettront la notification d’annulation et l’automobiliste devra leur remettre son permis. Les sanctions prendront effet à la date de la notification ou à la fin du délai de recours de 10 jours.

Que doit-on faire une fois la sanction prononcée ?

  1. Restituer son permis de conduire, dans les conditions explicitées par le juge : soit le jour du jugement ou ultérieurement aux forces de l’ordre

  2. Informer votre assurance auto dans un délai de 15 jours (par courrier avec AR) à compter de la notification de retrait de permis

  3. Respecter l’interdiction de conduire, sous réserve de vous exposer à de très graves sanctions 

Comment récupérer son permis ?

Cet examen de 40 minutes minimum sera réalisé par un psychologue déclaré à la préfecture et habilité à effectuer cet examen. Il est à votre charge (100 € en moyenne) et peut être réalisé avant la fin de votre période de suspension.

Étape 2 : Passer un contrôle médical

Le rendez-vous est à prendre sur le site internet de votre préfecture.

Si l’annulation judiciaire est consécutive à une conduite en état d’ivresse ou sous l’emprise de stupéfiants, vous serez reçu par une commission médicale.

Dans les autres cas, un médecin de ville agréé pourra réaliser cet examen de contrôle. Attention, votre médecin traitant ne peut pas effectuer cet examen.

Pour vous rendre à ce rendez-vous médical, vous devrez au préalable avoir effectué les examens biologiques demandés et avoir prérempli le formulaire cerfa. Veuillez également apporter le jour de l’examen médical, les différents documents demandés.

Cette visite médicale est à vos frais.

Seul l’avis favorable de la commission vous autorise à passer à l’étape suivante. Dans le cas contraire, une décision d’inaptitude vous sera notifiée.

Connectez-vous au site de l’ ANTS (L’Agence Nationale des Titres Sécurisés) afin de vous inscrire à l’examen du permis de conduire, dans la rubrique « demande d’inscription dans le cadre d’un retour au permis ».

Différents cas de figure :

  • L’interdiction de conduire est inférieure ou égale à 1 an : 

    • Au moment de la sanction, vous aviez votre permis depuis 3 ans ou + : vous ne repassez que l’épreuve théorique, sous réserve d’être inscrit dans un délai de 9 mois maximum après la fin de la période d’interdiction. 

    • Au moment de la sanction, vous étiez jeune conducteur en permis probatoire : vous devez repasser les 2 épreuves : Code de la route et conduite.

  • L’interdiction de conduire est supérieure à 1 an :

    • Que vous soyez jeune conducteur ou conducteur expérimenté (depuis plus de 3 ans) vous devez repasser les 2 épreuves théoriques et pratiques de chaque catégorie du permis que vous aviez avant l’annulation judiciaire.

À noter :  Une fois votre permis obtenu, gardez à l’esprit que vous êtes en période probatoire pendant 3 ans (quelle que soit votre situation avant l’annulation judiciaire).

L’ESSENTIEL À RETENIR

  • Une annulation judiciaire du permis de conduire vous retire le droit de conduire

  • Cette sanction est prise par un juge et s’inscrit dans votre casier judiciaire

  • Elle est généralement de 3 ans maximum, mais peut-être de 10 ans en cas d’infraction très grave ou de récidive

  • Des sanctions pénales peuvent aller jusqu’à la peine de prison

  • Des sanctions complémentaires peuvent être appliquées  

  • À l’issue de la période d’interdiction de conduire, vous devrez repasser votre permis de conduire